Biographie

80’s : découverte

Depuis mon plus jeune âge j’ai toujours aimé dessiner, gribouiller et reproduire tout et n’importe quoi : personnages de bd, dessins animés, typographies…

A la fin des années 80, j’entre en contact pour la première fois avec le graffiti, discipline qui va devenir le fil conducteur de mon parcours artistique.

Depuis la fenêtre de ma chambre j’observe avec admiration et étonnement les trains fraîchement peints qui défilent sous mes yeux… Je suis totalement subjugué et impressionné par ces lettres déformées et colorées qui prennent vie là où on ne les attend pas !

Je me demande alors comment il est possible de peindre de telles œuvres dans des conditions si hostiles : de nuit, en situation de danger, à l’abri des regards, sans recul et avec de simples bombes de peinture…

90’s : initiation

A la fin des années 90, ma curiosité grandissante et ma rencontre avec plusieurs graffeurs finissent par me convaincre qu’il est grand temps pour moi de passer du statut de spectateur à celui d’acteur !

A cette époque, malgré son explosion à Paris, le graffiti en France est encore une discipline confidentielle : internet n’est pas encore répandu, les réseaux sociaux n’existent pas, seuls quelques fanzines spécialisés se vendent sous le manteau, les aérosols de qualité sont rares…

Pour s’initier au graffiti, il faut être dans l’action et aller à son contact : scruter les rues, parcourir les voies ferrées et autoroutes, défricher les terrains vagues et s’aventurer dans les usines désaffectées… Les pleins et déliés des lettrages sont souvent aussi complexes et intéressants à décrypter que sont aventureux et mystérieux les chemins pour y accéder.

A l’époque, les groupes qui tiennent le pavé à Nancy se nomment : HMC, DCB et SDN. Mes premières sources d’inspiration seront donc d’abord locales : Mars et Kafar notamment.

Plus je découvre le mouvement graffiti et plus je me rends compte de la liberté, de la richesse et de la variété de cette culture pourtant décriée…

Les innombrables styles calligraphiques, les objets du quotidien détournés en matériel de peinture, les risques encourus, l’abnégation, la gestuelle et la dextérité nécessaires pour se faire un nom… cette ambiance me fascine !

Devant ce constat, une question me vient à l’esprit : Quelle autre discipline artistique que le graffiti peut se targuer de réunir autant de personnes, autodidactes, jeunes et moins jeunes, filles et garçons de toutes origines culturelles et sociales, chaque week-end pour produire des oeuvres créatives et collectives, gratuites et éphémères ? A mon avis, pas beaucoup !

00’s : hyperactivité

Plusieurs années sont passées, des tonnes de papier griffonné, des litres de peinture écoulée, des centaines de bombes vidées et des centaines de graffs réalisés… Et bien que le graffiti ait quelque peu perdu de son mystère, je regarde toujours défiler les peintures avec des yeux d’enfants !

Avec le recul, je peux aujourd’hui affirmer que le graffiti m’a énormément apporté.

Plus que la relative et éphémère renommée que tout graffeur espère obtenir sans se l’avouer, le graffiti m’a offert des découvertes, des sensations fortes, des rencontres enrichissantes (Smüty, Fmr, Kaos, Djeso, Kdr, Mash, Smok…), de la satisfaction (un peu) et de l’insatisfaction (beaucoup).

Mais plus que toute autre chose, le graffiti m’a permis de découvrir et cultiver un potentiel artistique jusque là ignoré. Sans jamais suivre le moindre cours de dessin ni fréquenté l’école des Beaux-Arts, j’ai peint, dessiné, illustré, exposé, et vendu des oeuvres…

10’s : réflexion

Avec le temps, mon rythme de production a diminué : de plusieurs graffiti par semaine à mes débuts, je réalise à présent seulement quelques graffiti par an !

En parallèle à mon parcours dans le graffiti, je me suis progressivement tourné vers la peinture sur toile, plus intimiste, personnelle et expérimentale, mais aussi plus simple à concilier avec ma vie personnelle et professionnelle.

Après plusieurs années de pratique créative dans l’ombre, pourquoi aujourd’hui ressentir le besoin d’exposer mes œuvres au grand jour ?

Je n’ai jamais été très bavard à mon égard. Je préfère peindre plutôt que parler de ma peinture. Je peins essentiellement pour le plaisir, par besoin d’expression et pour canaliser mon énergie, parfois excessive.

Mais sans projet et sans défi, je m’ennuie rapidement. Mon souhait est donc de fixer une nouvelle étape à mon parcours artistique pour qu’il ne se limite pas aux bons souvenirs du passé.
Après plusieurs années de réflexion et de recul, je me suis enfin décidé à partager mes idées et ma passion.

Ma démarche est sincère, guidée par l’objectif d’évoluer et l’envie de confronter ma peinture au regard et à la critique de ceux qu’elle ne laissera pas insensibles.