Cette estampe constitue mon hommage artistique aux victimes des attentats survenus à Paris le 13 novembre 2015.
Comme son nom l’indique, ma gravure s’adresse en particulier aux personnes venues assister à la représentation des Eagles of Death Metal au Bataclan en ce néfaste vendredi 13.
Mon illustration, aux allures faussement naives et festives, s’inspire des terribles photos prises à l’intérieur de la salle de concert après l’attentat.
Au lendemain des événements tragiques, ces images terribles circulaient déjà sur les réseaux sociaux… Je les ai découvertes malgré moi, affichées en plein milieu de mon flux d’actualités. Voyeurisme, propagande ou information ? Difficile de se faire un avis définitif sur l’intérêt de publier ces images.
Quoi qu’il en soit, ces clichés m’ont profondément marqués.
D’une part, parce que je ne m’attendais pas à les voir là, intercalés entre les photos et peintures publiées par mes contacts, et d’autre part, parce qu’elles venaient personifier et mettre en scène l’idée que je me faisais de cet effroyable événement.
Un contraste saisissant rendait encore plus difficile la vision de ces images. Le lieu de fête, chaleureux, avec ses colones et balcons rouges contrastait avec une scène glaçante, où des corps sans vie, immobiles, disloqués, s’imbriquaient sur un sol, lui aussi rouge. Seule cette couleur dominait et unifiait l’image.
J’ai immédiatement pensé à l’oeuvre de Picasso, Guernica, créée dans un contexte similaire (une attaque aérienne de la ville basque espagnole de Guernica le lundi 26 avril 1937). Aujourd’hui, l’ennemi n’est plus le même mais le danger est identique.
Depuis lors, je me suis promis, qu’à mon tour je représenterais, à ma façon, ce que j’ai ressenti.
C’est chose faite. Mais dans mon esprit, une question demeure : fallait-il ou non publier ces images à la vue du grand public ?
Pour ne plus la reproduire, faut-il présenter l’horreur de façon abstraite ou concrète ?
Mes pensées vont aux victimes de l’idiotie et de la barbarie humaine, sans distinction d’origine ni de croyance.
Estampe imprimée artisanalement en tirage limité à 7 exemplaires.
Papier 250g / m2. Format A5.